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15 janvier 1915
Mis en ligne le 31 janvier 2011 par
Dernière mise à jour le 31 janvier 2011
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Vendredi 15 janvier 1915

Chère soeur

Je réponds à ta lettre qui m’a fait plaisir de savoir de tes nouvelles. Pour moi, ça va pas du mieux pour le moment. On est tout le temps tous mouillés, il pleut tous les jours. On est tout le temps debout, on sort pas des bois, on devient sauvages. On va devenir comme les gaulois. Dis que si on laisse pas sa peau à la guerre, que je retourne en ville, je veux pas payer de la location. Je ferai un trou dans un coin de la ville, dans la terre. Ce sera pas si cher. Ça me fera pas grand chose parce qu’on commence a y être habitués, dans les maisons souterraines. C’est cela qui se construit à meilleur marché.

Je te dirai que les boches sont à 100 mètres de nous maintenant. Nous avons avancé un peu, mais c’est plus mauvais. Maintenant, aussitôt qu’il y en a un qui sort la tête, voilà une grêle de balles qui s’amène. Soit d’un côté, soit de l’autre, c’est la même chose.

Je crois que l’on va aller au repos pendant quinze jours, parce qu’il va y avoir 17 bataillons où que nous sommes en ce moment. On va leur donner un coup de force sur les boches. On va voir si on les fera pas reculer un peu ces putains là. Ils sont dur à démarrer, mais une fois qu’ils auront les diables noirs après, sûr qu’ils se sauveront à toute vitesse.

Tu sais que le temps commence à être long dans les Vosges. Ça vaut pas Ayn ou bien Lyon. J’ai reçu des nouvelles des parents ces jours aussi et les colis de la Gustine avec. Ils sont tout de même arrivés. Je trouve plus rien à te dire pour le moment.

Je finis ma lettre en t’embrassant bien tendrement.

Ton frère Antoine

4e compagnie, Albertville, secteur postal 44.

Une réponse, vivement que la guerre finisse.

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