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La gestion directe
Mis en ligne le 23 juillet 2008 par
Dernière mise à jour le 5 février 2018
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La gestion de la société par vente de lait simplifiait beaucoup l’implication des gestionnaires dans le fonctionnement de la société puisque le fruitier se chargeait de presque tout. Cependant la valorisation que l’on pouvait attendre d’un tel type de fonctionnement était limitée par le fait que les sociétaires subissaient les choix du fruitier sans aucune possibilité de recours sinon celle de ne pas reconduire son contrat l’année suivante.

La naissance d’une idée :

Devant les difficultés croissante rencontrées lors des ventes de lait, l’idée de passer en gestion directe fait son apparition. Déjà de la séance du 26 mai 1956 , une commission est crée pour prendre des renseignements sur la gestion directe auprès des fruitières d’Avressieux et de Domessin : « L’assemblée nomme Mrs…. pour prendre tous renseignement utiles auprès des coopératives à exploitation directe à Domessin et à Avressieux et de rendre compte au conseil des résultats de leur gestion et des avantages à obtenir ». Lors de la vente de lait de 1958, pendant la séance du 3 février, la menace du passage en gestion directe est utilisée pour forcer le fruitier à accepter des conditions de vente plus favorables aux sociétaires : « Le Président en arrive enfin à la vente de lait 1957/1958. Il dit que devant la résistance du fruitier à souscrire au prix que lui demandait le conseil, celui ci avait mis tout en œuvre pour préparer une mise en exploitation directe de la fruitière(…) mais la veille de cette réunion le fruitier l’avertissait qu’il était preneur au prix demandé ».

La mise en place :

Les ventes de lait continuerons, mais en 1961, aucun accord ne peut être trouvé avec le fruitier. Dès le 1° mars, il lui est signifié par le conseil d’administration qu’il peut continuer l’exploitation au jour le jour en attendant de nouvelles instructions, et finalement, le 7 mars celui ci abandonne de lui-même l’exploitation sans qu’un accord ait pu être trouvé. Mise devant le fait accompli, la Société est dans l’obligation de se mettre en gestion directe provisoire dès le 8 mars, de trouver un véhicule pour le transport et un fruitier salarié pour la fabrication.

Même si l’opération de passage en gestion directe s’est finalement faite dans l’urgence, il est probable que l’époque s’y prêtait et que les esprits étaient mûrs. En 1957, la suppression des indexations agricoles provoqua une chute des prix des produits agricoles. Les syndicats agricoles sont en ébullition avec la scission FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) - CDJA (Centres départementaux des Jeunes Agriculteurs) tous deux issus de la CGA (Confédération Générale des Agriculteurs). La création à la même époque des CETA (Centres d’Etude Techniques Agricoles), des GVA (Groupements de Vulgarisation Agricoles), les mouvements de jeunesse, entre autres la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne), tout concourt à une meilleure prise en main de leur avenir par les agriculteurs, mais il faudra dorénavant que les présidents, les conseils d’administration et les coopérateurs s’impliquent très fortement dans le fonctionnement de la société coopérative.

Depuis le passage en gestion directe, la vie de la Société tournera autour de la fabrication. En effet le fruitier acheteur de la vente de lait ne sera plus là pour mener à bien le ramassage, la fabrication et la vente. Ce sera donc le rôle principal du président qui verra ses tâches accrues au point de se voir transformé en chef d’entreprise. Il revient en effet à la société de gérer intégralement la chaîne du lait depuis le ramassage jusqu’à la commercialisation.

Les difficultés récentes :

Cependant dans les années 1980, devant la chute des ventes de l’Emmental, la Société Coopérative doit remettre en cause son fonctionnement. Pour continuer de vivre, plusieurs options nouvelles vont être prises :

- Parfaire la fabrication d’un produit de qualité par les choix de collecte et de fabrication : Type de races laitières, type d’alimentation (pas d’ensilage), température de réfrigération, collecte toute les 24h, choix du lait cru, fabrication tous les jours…

- Optimiser les processus de collecte, de fabrication…

- Diversifier la vente : Recherche de nouveaux débouchés, création du magasin de vente directe…

- Se faire connaître : participation à la création et obtention du « Label rouge » ainsi que de la dénomination « Emmental Grand Cru », opérations publicitaires, participation aux foires et salons (Fête du gruyère de Saint Offenge, Salon de l’Agriculture de Montagne à Grenoble...)

- Se rendre maître de l’affinage pour suivre intégralement le produit et bénéficier de toutes les opportunités de revenu.

L’expérience difficile du regroupement :

Pour mettre en application cette nouvelle politique, le regroupement des fruitières d’Avressieux, d’Attignat-Oncin,et d’Ayn/Dullin crée en 1982 « L’Union des Fruitières Traditionnelles du Guiers ».

Ce regroupement est fait dans le but de se rendre maître de l’affinage et de la vente, il est donc procédé à la construction de la cave d’affinage d’Avressieux, et un directeur est employé pour faire face à tous les problèmes commerciaux et administratifs qui surgissent. Rapidement la société coopérative de Miribel rejoint les « Fruitières Traditionnelles du Guiers ».

Très vite cependant des difficultés surgissent, et au bout de quelques années, le regroupement « L’Union des Fruitières Traditionnelles du Guiers » n’est plus viable. En 1991, chaque société reprend son indépendance et le bâtiment d’affinage d ’Avressieux est géré directement par Avressieux comme prestataire de service pour les autres sociétés. Le bilan sera sévère : la Société Coopérative d’Attignat, déjà victime de dissension internes n’y survivra pas, et l’expérience sera cuisante pour toutes les autres Coopératives. La coopérative de Miribel cesse la fabrication en1995 et vend désormais son lait à ORLAC, la coopérative d’Avressieu abandonne la gestion directe en 1998, et vend son lait à l’entreprise Chabert qui maintient la fabrication sur place.

Une fois passées les séquelles de la douloureuse expérience, la Société se ressaisit et continue sa démarche de qualité et de développement pour aboutir à ce qu’elle est actuellement : Toute la gestion depuis la collecte jusqu’à la commercialisation est dorénavant l’affaire de tous. C’est l’appropriation complète de toute la filière du lait, depuis la production du lait, jusqu’à la vente d’un produit fini, de préférence à forte valeur ajoutée. Cette démarche aboutit dans les années 1993 à la création d’un magasin de vente directe où les clients peuvent choisir leur produit sur place. Les obstacles seront, et sont encore à l’heure actuelle, nombreux, mais le plus important de tous sera certainement d’imposer à tous un choix de production de qualité. Toutes ces dernière années on voit se profiler la volonté de fabriquer un produit traditionnel de qualité véhiculant une image forte, ce qui n’empêche pas les essais de diversification.

La fusion avec Yenne :

Au cours de l’année 2006, les sociétaires ont décidé une fusion absorbtion avec la Société Coopérative Laitière de Yenne. La Société Coopérative Laitière Civile Intercommunale d’Ayn et de Dullin n’existe donc plus à ce jour en tant qu’entité juridique.